Le 1er avril nous avons écrit au Dr Arruda pour expliquer qu’une véritable politique pro-active de prévention de la contamination au COVID-19 commence par se donner les moyens de tester tout le personnel de la santé régulièrement.
Le 16 mai, la Direction du CUSM nous avise que de nouvelles politiques étaient en préparation pour tester tous les employés du CUSM. C’est une bonne nouvelle qui arrive bien tard car la pandémie a commencé il y a plus de 2 mois maintenant.
Le manque d’accès aux tests illustre le peu de préparation du Québec et du Canada pour faire face à la pandémie. Après 2 mois de crise, le gouvernement a encore de la misère à tenir sa promesse de faire 14,000 tests par jour. C’est nettement insuffisant d’une part, et d’autre part cette situation découle du fait que depuis 30 ans nos gouvernements ont laissé le champ libre aux compagnies pharmaceutiques de se développer avec nos subventions mais sans que ces compagnies ne soient tenues de mettre en place ce que nous avons besoin comme société.
Nous avons écrit à ce sujet au Premier Ministre Legault le 7 avril pour lui rappeler ceci:
« … en 2016, le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI) dénombre 191 entreprises pour environ 16 900 emplois dans le secteur biopharmaceutique québécois [1]«
Depuis plus de 30 ans les gouvernements successifs ont subventionné à outrance ces compagnies pharmaceutiques. Pourtant aucune compagnie pharmaceutique n’est montée au front pour offrir son aide, ses équipements et son personnel pour que l’on puisse augmenter radicalement le nombre de tests effectués à chaque jour.
On sait que les personnes sont contagieuses 48 heures AVANT que les tests puissent détecter qu’elles sont contaminées. On sait aussi qu’un nombre important de personnes sont asymptomatiques pendant plusieurs jours même si elles sont contagieuses et de plus, il y a le problème des faux positifs.
Ces 3 facteurs ont toujours servi d’arguments contre une politique de test systématique et régulier de tout le personnel de la santé.
Pourtant il est indéniable qu’en testant, tout le personnel de la santé une fois par semaine on pourrait détecter un grand nombre de personnes qui travaillent sans avoir de symptômes et qui, malheureusement, contaminent les patients et les collègues.
C’est ce que nous avons demandé au Dr Arruda le 1er avril. Le 7 avril, nous avons suggéré au Premier ministre d’exiger des entreprises pharmaceutiques qu’elles fournissent les installations, les équipements et le personnel nécessairesà la mise en œuvre d’une telle politique de prévention de masse.
Testons tout le personnel de la santé une fois par semaine pour prévenir et contrôler la propagation de la pandémie.
Exécutif syndical
[1] Le Québec est-il trop généreux envers l’industrie pharmaceutique ? MAÉ GEYMOND, en collaboration avec GUILLAUME HÉBERT, IRIS février 2019
https://cdn.iris-recherche.qc.ca/uploads/publication/file/Industrie_pharma_WEB.pdf