Des masques N-95… MAINTENANT !

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Depuis le mois d’avril, le SECUSM exige des masques N-95 ainsi que des tests hebdomadaires pour tout le personnel de la santé afin de pouvoir isoler le plus rapidement possible les personnes contaminées.  

Au mois d’août, nous faisions des recommandations pour être en mesure de mieux contrôler la deuxième vague.

Dans cet article, nous soulignions:

  1. Que la science ne pouvait absolument pas exclure que la transmission de la COVID puisse se faire en mode aérosol;  
  2. Qu’en l’absence de certitude scientifique, nous devions appliquer un principe de précaution et fournir des masques N-95 à tout le personnel de la santé en zone jaune et rouge.

Et nous posions franchement la question à savoir si L’INSPQ émettait ses recommandations limitées sur les masques N-95 en se basant sur la science ou plutôt en tentant de « gérer » la pénurie de matériel essentiel?

400 spécialistes se prononcent

Le 4 janvier 2021, plus de 400 spécialistes publient une lettre ouverte déclarant :

« …afin de limiter la propagation de la maladie, il est impératif de reconnaître qu’elle se transmet de façon aérienne. » 
et
« …il est bien démontré que le SRAS-CoV-2, le virus qui cause la COVID-19, se propage dans l’air par la voie des aérosols, des particules microscopiques générées en respirant, parlant, criant, chantant et toussant. »

Un changement de cap radical est nécessaire 

Il est temps que les choses changent.  Le gouvernement agit sur un seul aspect de la crise : demander aux citoyen-nes de porter un masque de procédure et de garder leurs distances.  C‘est bien mais c’est totalement insuffisant.  

Que fait le gouvernement pour empêcher la propagation de la maladie au sein même de nos institutions de santé, pour nous sortir de la pénurie de masques N-95, du manque d’écouvillons, du manque de produits réactifs pour pouvoir faire les tests de laboratoire, du manque d’équipements de laboratoire?

La réponse : RIEN

La pandémie se répand au sein même du réseau de la santé.  

Selon les chiffres du CUSM du 30 décembre 2020, il y a eu :

  • 277 employé(e)s du CUSM infectés pendant la première vague (tout titre d’emploi confondus) 
  • et, à date, 363 cas dans le deuxième vague (depuis le 1er septembre).

La crise va s’aggraver avec le retour des vacances et des voyages dans le sud.

Les chiffres du CUSM sont pourtant clairs, il n‘y a pas un seul titre d’emploi qui est épargné : préposé(e)s aux bénéficiaires, Agent(e)s administratives, Entretien ménager, préposé(e)s au parking, Agents de sécurité, préposé(e)s aux laboratoires, etc…  

Les enquêtes épidémiologiques nous révèlent aussi que la vaste majorité de nos 640 collègues ont été contaminés au travail et non dans la communauté.  Soulignons que la presque totalité de ces personnes infectées au travail n’ont rien à voir avec les rares procédures médicales générant des gouttelettes.

Poutant, l’INSPQ limite encore les masques N-95 aux seules procédures médicales générant des gouttelettes.  Disons-le clairement, les directives actuelles qui limitent l’utilisation des masques N-95 sont en partie responsables de la persistance de la propagation de la COVID au sein même de nos institutions de santé.  C’est grave et irresponsable de continuer de la sorte. 

Nous le constatons actuellement au CISSS de Laval, où la contamination sur le lieu de travail menace de faire tomber le système de santé de l’intérieur.  Cette situation risque de se produire ailleurs, voire dans toute la province.

10 mois de crise pandémique

Nous saluons la lettre ouverte des 400 spécialistes.  Ce sont effectivement les masques N-95 que le gouvernement et les institutions devraient fournir à toute personne qui travaille dans les zones jaunes et rouges.

Depuis le début de la crise, nous manquons :

  • de masques N-95 et autres équipements de protection individuelle.
  • de produits réactifs pour faire les tests de laboratoire ;
  • d’équipements de laboratoires pour faires les analyses dans notre réseau public;
  • Et maintenant que nous avons un vaccin, nous n’avons plus dans nos institutions publiques de capacité d’en produire. 

On manque de produits réactifs même si la France a fait le don (gratuit) au Canada d’une recette dès le début avril.  En décembre au CUSM, nous avons manqué de ces produits (réactifs) et près de 2000 analyses de test ont été retardées

Qu’attend-on pour en produire en masse?  

Bref, pour tout ce dont nous avons un besoin vital, le gouvernement s’en remet encore à la seule volonté des multinationales.  Cela est irresponsable et nous prive de moyens de protection, d’analyse et de capacité de produire des vaccins et ne fait que contribuer à la propagation du virus et à la prolongation de la crise pandémique.

Il faut se doter d’une Hydro-Québec de la santé pour produire :

  • les masques N-95 et autres équipements de protection individuelle;
  • les écouvillons, les produits réactifs et les équipements de laboratoire;
  • les vaccins

C’est de tout cela que le gouvernement évite soigneusement de parler et surtout d’agir. Le gouvernement se contente d’émettre des consignes (distanciation et port du masque), et transfère l’entière responsabilité de la lutte à la pandémie sur les épaules des citoyen-nes qui doivent suivre les consignes. 

Considérant la durée et l’étendue de la crise il est de plus en plus clair que les consignes de actuelles, quoique nécessaires, ne suffiront pas à endiguer la pandémie. Il faudra produire nous-mêmes ce dont on a besoin pour gagner cette bataille.

Exécutif syndical SECUSM


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