Publié par Lettre ouverte au Dr Gfeller
Bonjour
Par la présente nous vous demandons formellement de cesser de créer et de maintenir tels quels, les postes de travail qui requièrent la rotation et/ou de travailler sur plus d’une unité de travail et, ou plus d’un site.
En date du 10 septembre 2020 nous avons eu 279 employé-es du CUSM qui ont étés contaminés. Plusieurs de ces personnes contaminées ont contaminé des collègues et des patients. Plusieurs éclosions, dans plusieurs services ont été causées involontairement par des employé-es du CUSM.
Ces éclosion et contaminations sur les lieux de travail sont inacceptables et nous forcent à changer la façon de travailler et de penser les postes de travail.
Plusieurs contaminations et éclosions auraient pu être évitées. Parmi les facteurs qui ont fortement contribué à ces éclosions/contaminations il y a le fait que le CUSMM n’a jamais eu les moyens techniques qui sont vitaux en temps de pandémie :
- Manque de masques N-95 qui conduit à une gestion pour en limiter l’utilisation plutôt que d’en généraliser le port à l’ensemble du personnel de l’hôpital, ce qui devrait être une véritable politique de prévention.
- Manque de capacité de tests de COVID a conduit le CUSM à limiter ceux-ci. Le syndicat réclame depuis le 1eravril que chaque travailleur, travailleuse de la santé soit testé une fois par semaine.
- Mouvement de personnel sur plusieurs unités de soins, quarts, sites. Plusieurs de ces employés non testés et possiblement asymptomatiques ont contaminé des collègues et des patients.
Si la pandémie nous a appris quelque chose, c’est que de promener des travailleurs et des travailleuses non testés sur plusieurs unité/sites/quarts est une politique totalement irresponsable qui ne peut que générer davantage de contaminations.
Par la présente nous vous informons que la Direction du CISSS de Laval a affiché fin août 127 postes d’équipe volante sur plusieurs sites/unités et certains de ces postes étaient aussi en rotation. Suite à une intervention du Syndicat auprès du Ministère, tous les affichages ont étés retirés et ils devront être réaffichés dans des unités spécifiques et sans rotation. Le Ministère est aussi intervenu pour faire retirer 450 postes affichés d’équipe volante dans le CISSS de Lanaudière.
Le syndicat s’oppose à l’affichage de tout poste en rotation ainsi qu’à des postes en équipe volante.
Nous demandons :
- que tous les postes existant actuellement qui requièrent la rotation de quart et, ou la présence sur plus d’une unité ou site soient réaffichés sur un seul quart et une seule unité de travail.
De plus, tel que spécifié dans notre lettre ouverte au Dr Gfeller du 21 août 2020, nous demandons :
- Que tous et toutes les employé-es passent le test d’étanchéité pour le N-95
- Que tous et toutes les employé-es qui travaillent dans une zone jaune ou rouge aient le masque N95 en plus des gants, d’une blouse et d’une visière
- Que les masques N-95 soient disponibles en quantité suffisante, et ce, en tout temps
- que chaque travailleur et travailleuse de la santé soit testé une fois par semaine.
Nous vous rappelons que dans cette lettre, nous avons longuement exposé les préoccupations des scientifiques quant à la possible propagation du virus en mode aérosol.
Nos demandes sont d’autant plus importantes, que cette semaine, nous avons un employé du service alimentaire qui a été infecté à la COVID. Si ce travailleur s’était promené sur plusieurs sites il aurait pu, bien involontairement, aggraver sérieusement la situation.
Ce travailleur, comme les 279 autres collègues contaminés a été testé et diagnostiqué APRÈS avoir ressenti des symptômes. Notre revendication de test hebdomadaire, vise spécifiquement à sortir du mode « réactif » pour entrer en mode prévention.
Suite à la contamination de ce travailleur, notre collègue Martin Vadnais a écrit à Mme Mailloux. La réponse est proprement déroutante. En effet, Mme Mailloux nous répond que les affichages inter-sites sont la continuation de postes affichés avant la pandémie et que le mouvement inter-site ne se fait pas dans une même journée de travail.
Une telle réponse est inacceptable et ne tient aucunement compte de tout ce que nous avons pu apprendre depuis le début de la pandémie.
Plus grave encore, Mme Mailloux, qui semble comprendre la gravité de la situation, propose d’en parler en octobre – aucune date d’établie. Ceci est inacceptable.
À la veille d’une possible deuxième vague, c’est maintenant qu’il faut mettre le place la structure des postes et les moyens de prévention que nous vous exposons par la présente.
Pour nous, l’urgence est telle qu’à défaut d’un changement de cap radical de votre part, nous n’aurons d’autre choix que de faire comme nos collègues du Syndicat de Laval et d’en référer directement au Ministère.
Robert Lagueux
Président SECUSM
Cc : Caroline Dubé, Suzanne Mailloux, Jean-Pierre Daubois, Philippe Morin