On peut donner des mesures disciplinaires!
La direction des ressources humaines nous annonce qu’ils vont enquêter pour savoir si certaines personnes pourraient avoir déclaré des symptômes parce qu’elles ou ils auraient peur d’être infectés au travail, et ce, afin de rester chez elles.
Avoir peur d’être infecté au travail quand ton employeur ne peut pas vraiment te garantir que tu auras accès à des équipements de protection adéquats c’est juste…. normal.
La peur des employé-es et la possible réaction de panique de quelques personnes s’explique pas seulement par la dangerosité du virus mais aussi par les conditions d’exercice de leur travail.
Les directives sur les masques N-95, les jaquettes, les visières changent, de même que les directives sur le confinement. Il y a quelques jours le confinement recommandé était de 14 jours, aujourd’hui selon l’INSPQ ce serait 7 jours dans certains cas! L’INSPQ recommande de couper de moitié la durée du confinement mais le corona virus n’a pas muté pour devenir moins dangereux,
Même si on devrait tester tout le personnel de la santé mais on ne le fait pas, faute d’avoir suffisamment de tests et de laboratoires pour faire les analyses. Travailler sans savoir si des collègues sont infectés c’est aussi une source de stress.
Au début on ne testait que les personnes qui avaient plusieurs symptômes. Au début on parlait de 4 symptômes. Trois semaines plus tard on parle qu’il y aurait jusqu’à 10 symptômes. Entre temps la direction du CHSLD Ste-Dorothée a refusé de tester deux travailleurs qui « n’avaient pas assez de symptômes » et 3 semaines plus tard ce sont 109 patients et plus de 50 salariés qui sont infectés dans ce seul établissement qui compte au moins 16 décès.
Qu’est-ce qui fait changer les politiques sur le port de vêtements de protection, sur l’isolement et le test. La science? En partie seulement! C’est aussi la pénurie de vêtements, de main-d’œuvre et de tests qui fait modifier les normes.
La Santé Publique devrait édicter des normes en fonction des données scientifiques et des besoins réels de protection du public et des salariés de la santé pour que les anges gardiens ne deviennent pas, sans le savoir, des vecteurs. L’INSPQ ne devrait pas « calibrer » ses recommandations en fonction des pénuries, elle a le devoir de dire ce qui DOIT être fait.
Et posons-nous la question : pourquoi soufrons-nous de pénuries.
Pourquoi ne fabrique-t-on pas de masques et autres EPI au pays. Peut=être que ça a quelque chose à voir avec la folie de toujours trouver du « cheap labor » ailleurs, n’importe où, mais ailleurs. En temps de pandémie, les économies réalisées avec le « cheap labor » disparaissent instantanément.. Nous avons appris le 14 avril, que les jaquettes jaunes jetables doivent être transportées de la Chine par avion-cargo militaire et le coût est si élevé que le prix de revient d’une (1) jaquette est de … 15$..!
Pourquoi ne fabrique-t-on pas de test au pays. Parce qu’on laisse l’industrie pharmaceutique décider pour nous. On les finance à tour de bras avec de l’argent public mais ce n’est pas leur « vocation » de décider pour l’intérêt public, non madame, leur vocation c’est le profit, point.
Dans ce contexte de pénurie de matériel EPI, de pénurie de tests, de pénurie de laboratoires publics, de pénurie de travailleuses et travailleurs, celles et ceux qui nous restent sont dévoués mais terrorisés.
Alors, quelle est la dernière grande idée des ressources humaines, ils veulent trouver trouver le temps d’enquêter sur les quelques personnes qui pourraient avoir été terrifiées au point de vouloir rester à la maison…
Au lieu d’enquêter sur quelques personnes terrifiées, trouvez donc des équipements adéquats pour les protéger, testez tout le monde du réseau de la santé une fois par semaine, arrêtez de déplacer d’unité, d’étage, de service, de bâtisse des salariés non testés et vous verrez que la peur va baisser pas mal et pas mal vite!
La peur, c’est quand on demande à des soldats sans armes de monter au front.
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