VICTOIRE SYNDICALE ! Enfin les masques N-95 !

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En date du 9 février 2021, face aux études scientifiques qui proviennent de partout dans le monde, le gouvernement du Québec, n’a plus le choix, il doit admettre que le virus de la COVID-19 se transmet aussi par aérosol.  Ce revirement spectaculaire n’est pas le fruit du hasard.  Le 10 février débute, en Cour Supérieure du Québec, l’audition d’une requête conjointe de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) exigeant que la Commission sur les normes, l’équité, la santé et la sécurité du travail (CNESST) puisse rendre une ordonnance pour forcer l’utilisation des masques N-95 à grande échelle, dans le réseau de la santé et des services sociaux du Québec.

Sentant la soupe chaude, le gouvernement du Québec tente d’éviter d’avoir une décision de la Cour Supérieure du Québec, alors il annonce un changement de cap.  Un changement qui aurait dû arriver il y a déjà plusieurs mois.  Dès le mois de juin 2020, la revue The Lancet[1] publiait un article sur la contamination par aérosol. The Lancet n’était pas seul, voir notre article du 21 août 2020 Mesures à prendre en prévision de la deuxième vague de la COVID[2].

Jusqu’à aujourd’hui, le gouvernement provincial a systématiquement refusé d’adopter une véritable approche de PRÉVENTION en santé et sécurité du travail. Ce refus est en partie responsable du fait qu’à la fin du mois d’août 2020, à la veille de la deuxième vague nous comptions autour de 280 cas de personnes contaminées parmi le personnel et les patients du CUSM. En date du 9 février 2021, ce chiffre monte à 886, dont un nombre important ont été infectés au travail.  Nous aurions pu faire beaucoup mieux si le gouvernement provincial et, surtout, la Santé Publique avaient tendu l’oreille aux révélations faites par le monde scientifique.

Une chose est certaine, la position prise le 8 février 2021, par l’Institut Robert Sauvé en Santé-Sécurité au Travail (IRSST) a enterré les directives et le formulaire de « Gestion de risque » publié le 25 janvier 2021 par l’INSPQ (voir notre article du 3 février sur ce formulaire de l’INSPQ[3] ).  Que le formulaire de l’INSPQ ne survive pas deux semaines au test de la réalité est en soi une puissante illustration de l’aveuglement volontaire du gouvernement Legault et du directeur de la santé publique, le Dr. Horacio Arruda.

Au moment d’écrire cet article, nous ignorons toujours si le gouvernement entend prendre la position que nous revendiquons : un masque N-95 pour toute personne qui travaille dans une zone rouge ou jaune d’un établissement de santé.  Soyez assurés que nous demeurons déterminés à protéger votre santé et votre sécurité.

Plus que jamais le gouvernement Legault doit se donner les moyens de produire à mêmes nos institutions publiques ce dont nous avons si cruellement besoin : les masques N-95, les produits réactifs,  Il doit augmenter la capacité d’analyse de nos laboratoires publics et surtout, nous donner la capacité de produire nous-même les vaccins dont nous avons cruellement besoin.   

Il faut se rappeler que nous avions un institut public, l’Institut Armand Frappier qui produisait des vaccins et nos bons gouvernements ont succombé aux discours néolibéraux et cet institut de renommée mondiale a été privatisé. Résultat des courses, nous sommes dépendants de compagnies privées pour notre approvisionnement en vaccins.

Collectivement, nous ne pouvons plus continuer dans cette direction. Nous avons besoin d’un vaste projet, une sorte d’Hydro-Québec de la santé. La volonté politique du gouvernement est-elle au rendez-vous ? Permettez-nous d’en douter grandement.


[1] https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31142-9/fulltext

[2] https://www.secusm.org/mesures-a-prendre-en-prevision-de-la-deuxieme-vague-de-la-covid/

[3] https://www.secusm.org/linspq-un-sorcier-qui-veut-prouver-quil-peut-danser-sur-les-braises-ardentes-sans-se-bruler/


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